Son rythme est hebdomadaire (le vendredi matin) et sa durée d’une heure en moyenne même si les échanges entre participants se poursuivent souvent ensuite de façon informelle.
En début de chaque séance, la psychologue du service lit à haute voix un court conte philosophique qui laisse le champ libre aux interprétations des uns et des autres. Chacun est invité à réagir, à commenter l’histoire en faisant part de ce qu’elle évoque en lui. S’il existe de fait un thème directeur permettant de guider le cheminement de la pensée, il n’est pas fait de censure aux développements des uns et des autres lorsqu’ils s’en écartent : « une idée en amène une autre »…. « Jusqu’à emmener parfois très loin dans l’évasion ». Les exemples « entrent en résonnance » avec ceux d’autrui…. « les souvenirs remontent, petit à petit, à la surface », les témoignages issus d’expériences personnelles émergent progressivement...les parcours de vie sont régulièrement abordés au détour des échanges.
« L’écoute est primordiale pour comprendre ce que l’autre veut dire et pouvoir soi-même rebondir sur les déclarations précédentes ». Il s’agit de « prendre du recul », de « faire un pas de côté pour élargir son champ de vision ». Il y a lieu de « se détacher de ses propres modes d’approche » pour « être capable d’entendre les points de vue différents et positionnements divergents ». Il est question « d’accepter la discussion » et de « savoir recevoir les critiques » de ses pairs. Certains évoquent le travail sur soi qui s’opère à partir de ce que « le vécu de l’autre nous renvoie » et de la mise en perspective avec « d’autres éléments de comparaison ». Certains parlent de « clés permettant d’ouvrir des portes », « d’un sentiment de libération »…. « de soulagement des préoccupations » ou encore de « nettoyage, de révision permettant se sentir mieux »….D’autres indiquent ainsi être d’avantage en mesure de comprendre et d’affronter leurs appréhensions, angoisses et peurs. Certains l’expriment avec humour comme par exemple : « sans thérapie t’es rapé, sans thérapie c’est dérapé … » !
Tous les participants apprécient le « climat de confiance » qui règne tous les vendredi matin car « prendre la parole ne va pas de soi »…. « Pour oser s’exprimer, il faut avoir une certaine dose de confiance en soi et dans les autres ». Les membres du groupe peuvent d’ailleurs être amenés à aider certains à reformuler leurs idées pour qu’ils soient mieux compris. Ils sont également mis à contribution pour faire un résumé du conte aux éventuels retardataires. Partager des réflexions ou des anecdotes relevant souvent de l’intime, génère de la complicité et de la solidarité au point que lorsque l’un d’entre eux quitte le groupe (en raison d’un départ du service ou de la réalisation d’un projet personnel), un temps de réadaptation s’avère nécessaire.
Il est rappelé que les usagers du SAVS désireux de participer à la thérapie de groupe doivent l’indiquer à leur référente socio-éducative qui se chargera de faire le lien avec la psychologue ; celle-ci leur propose alors un entretien individuel pour évaluer leur demande.